Pour contribuer à un monde en transition, on a bien-sûr toutes les actions concrètes comme le prouve le succès de l’atelier de réparation vélo, mais aussi une histoire à raconter, ce que l’on appelle les nouveaux récits. Voici un projet de fiction à notre portée :

Yoan et Laura reviennent d’une balade à vélo avec leurs deux enfants.

“ C’est de plus en plus agréable de parcourir notre ville, en pédalant à notre rythme”

Depuis la fameuse crise du coronavirus, 30 km de pistes cyclables ont été aménagées. Au début les automobilistes (que nous sommes un peu aussi) ont râlé contre la réduction de voies mais la voiture génère tellement de nuisances (pollution, bruit, émissions de gaz à effet de serre, consommation d’espace…) que l’essor du vélo est vite devenu un phénomène massif dans toutes les villes.

En effet, les avantages sont nombreux d’un point de vue :

  • santé (perdre du poids et entretenir ses muscles, réduire les risques de maladies cardiaques, améliorer notre capacité respiratoire et le système immunitaire et même notre santé mentale)
  • pratique (gagner du temps et toujours être ponctuel, se garer facilement, éviter les transports en commun bondés et potentiellement infectés)
  • financier (gagner du pouvoir d’achat par rapport à une voiture individuelle, 100 € par mois tout compris… au lieu de 500 €, soit cinq fois moins cher !)
  • convivialité (échanges avec d’autres pratiquants débutants ou aguerris dans une ville plus agréable en termes de bruit, sécurité, impôts, pollution, esthétique)
  • et bien sûr environnemental, en faisant un geste pour la planète.
Le maillage s’est connecté avec les villes limitrophes, et on passe facilement d’une commune à l’autre. “Je n’imaginais pas qu’il ne me faudrait que trente minutes pour aller dans le centre de Paris ou de Créteil.“ Qui aurait dit que l’on pourrait aller si facilement au boulot en vélotaf ? Au départ on se fait accompagner, on teste des itinéraires et puis on prend vite l’habitude des meilleurs parcours. Rendez-vous compte : en agglomération, 40 % des trajets effectués en voiture font moins de 3 kilomètres !
 
Fontenay a la chance d’être bien desservie par les transports en commun : lignes A, E et bientôt 1 et 15 et même tramway avec les Jeux Olympiques. Les gares servent d’interconnexion, les vélos pouvant se garer dans les stations Veligo sécurisées avant de reprendre RER ou métro.
 
La part modale de la bicyclette, c’est-à-dire la proportion de déplacements quotidiens, est passée de 3 % à 9 % en peu de temps. On est encore loin de la Belgique (12 %) ou des Pays bas (28 %), mais cela prouve que la France rattrape son retard quand on y met les moyens.
 
La ville est restée accessible aux livraisons, aux secours, à la police, aux professionnels ayant besoin de leur véhicule, grâce à un plan de circulation totalement revu et une baisse régulière du trafic automobile qui n’est pas lié à ces activités. On est passé d’une notion de transport à celle de mobilité durable avec des solutions croisées : marche à pied (priorité au piéton !), vélo, petits véhicules urbains, nouveaux partages de la voiture…
 
“Fontenay était déjà une ville à vivre, c’est maintenant une ville à circulation apaisée.”
Et ce n’est pas fini, car le transport en vélo triporteur commence à se développer chez les commerçants fontenaysiens et les grandes entreprises du Val-de-Fontenay favorisent les déplacements actifs : parkings à vélos, achat de flottes de vélos proposés aux employés…
 
Bien sûr il y a toujours autant de pente pour passer le plateau, et le fantasme du remonte-pente ou d’un porte-vélo à l’arrière du bus persiste, mais le Vélo à Assistance Électrique estompe les côtes, sans arriver en sueur à son rendez-vous.
 
L’association vélo a dépassé les 600 adhérents fidèles, et propose de plus en plus de services tels que :
  • les balades familiales ou à la journée
  • l’initiation dans les écoles
  • la location à la semaine de remorques ou vélos cargo
  • la récupération des épaves avec une convention signée avec la déchetterie et le commissariat (un vélo n’est pas un déchet : on lui offre une 2ᵉ vie)
  • … et bien sûr toujours l’atelier participatif
  • le gravage antivol
  • la bourse aux vélos
  • les animations festives en partenariat avec d’autres associations avec des “vélorution” (déambulation festive dans les rues),
  • des sensibilisations auprès de différents publics
  • et des interventions régulières auprès des collectivités pour promouvoir des aménagements de qualité.
Ainsi le 20ᵉ stationnement collectif sécurisé vient d’être inauguré (dont certains avec des bailleurs sociaux), ainsi que la 4ᵉ station de réparation en libre-service : on a moins peur de se faire voler et manifestement ce n’est plus un gadget à bobo écolo.
 
Ces dernières années, de nombreux projets ont vu le jour :
  • un “café vélo”, où l’on sert de la bonne bière locale et des petits plats solidaires, pendant que l’on apprend à réparer sa bicyclette dans un atelier spacieux et tester de nouveaux concepts dans un petit incubateur avec des entrepreneurs dynamiques. Et oui, le vélo crée aussi de l’emploi !
  • deux boutiques vélos se sont installées, une dans chaque gare. Ces “vélocistes” s’occupent des réparations, conseils et ventes plus spécifiques, ils sont complémentaires à l’atelier participatif
  • des vélorues partagées à 20km/h, des rues des enfants autour des écoles où ils peuvent venir en vélobus ou pédibus en toute sécurité
  • les écoles, collèges et centres de loisirs organisent des parcours d’obstacles pour apprendre à maîtriser sa monture dans la bonne humeur
  • les lycées proposent des Paris – Londres, une nouvelle version des classes découvertes
  • des décorations qui égayent les parcours avec de jolies fresques (Fontenay a toujours été une ville d’artistes).