Val-de-Marne : les cyclistes de Fontenay-sous-Bois réclament des pistes cyclables et du stationnement
L’association Fontenay Vélo organise ce samedi après-midi une manifestation « ras la casquette ». Ils veulent obtenir de la ville, du département et de la région, des pistes cyclables et du stationnement sécurisé aux abords des gares RER.

Fini le temps où seuls quelques courageux enfourchaient chaque jour leur vélo et où leurs demandes d’aménagements étaient peu entendues. Associations, collectifs, les cyclistes d’aujourd’hui savent donner de la voix pour réclamer les moyens d’utiliser en toute sécurité ce mode de déplacement respectueux de l’environnement.
Dans le Val-de-Marne, c’est à Fontenay-sous-Bois qu’ils ont décidé de manifester ce samedi après-midi sur l’une des rues où ils ont le plus de mal à circuler en toute sécurité. À l’initiative de Fontenay Vélo, grande association de cyclistes qui compte 700 adhérents à jour de cotisation, les amateurs de deux roues vont exiger plus de voies dédiées et du stationnement sécurisé aux abords des gares RER de la commune
L’association, qui propose aussi bien des ateliers de réparation, que des animations vélo à l’école ou encore des balades, compte bien se faire entendre.
« L’écoute est là mais le rythme d’action pas assez rapide »
« Ce n’est pas un mouvement contre la ville de Fontenay, qui est à l’écoute, mais pour dire à tous les dirigeants politiques, de la ville, du département et de la région, que les choses n’évoluent pas assez vite », insiste Patrick Conan, président de Fontenay Vélo, qui travaille avec le collectif Vélo Île-de-France. Les membres de l’association regrettent que depuis les coronapistes « coup d’accélérateur », plus rien ne soit créé. « L’écoute est là mais le rythme d’action n’est vraiment pas assez rapide », constate Patrick Conan.

L’association réclame des stationnements sécurisés aux abords des gares RER « où les vols de vélos cargo et de selles n’arrêtent pas ». Les membres de Fontenay Vélo veulent aussi l’aménagement rapide de l’avenue du Maréchal Joffre, un axe départemental. « Depuis trois ans on n’a pas obtenu un mètre de plus de piste sécurisée alors que le nombre de cyclistes augmente fort, il faut agir », défend Patrick Conan.
En ce qui concerne l’avenue de la République, où circulent 2 000 véhicules chaque jour, une pétition a été lancée et sera soumise aux signatures ce samedi pour obtenir une piste cyclable dédiée. L’absence de possibilité d’y rouler à l’abri des camions aurait fait renoncer beaucoup de familles à l’usage du vélo à cet endroit-là de la ville.
Fontenay classée E dans le baromètre vélo
Du côté de la mairie, on s’étonne d’une telle manifestation en pleine campagne électorale et on rappelle qu’un chargé de mission mobilité a été recruté et qu’un travail permanent sur le partage de la voirie est engagé. La ville reste classée E, plutôt défavorable, dans le dernier baromètre vélo francilien.
« La topologie de la commune est complexe entre les dénivelés importants et les rues étroites, justifie le cabinet du maire. On avance cependant, on crée des contresens cyclables, on piétonnise autour des écoles comme à Jules-Ferry ou Michelet. Des garages à vélo sécurisés doivent arriver aux gares d’ici fin 2022. » La ville a également mobilisé 50 000 euros depuis le début de l’année pour aider 300 habitants à acheter un vélo électrique.
Les mobilisations de cyclistes sont en tout cas plus nombreuses depuis la crise sanitaire et la création des coronapistes. Le week-end dernier, le collectif Vélo Île-de-France a manifesté pour que les Jeux olympiques de Paris 2024 soient l’occasion de créer des pistes pour relier les sites olympiques à vélo.
« L’objectif c’est de profiter de cette période des Jeux pour obtenir des installations pérennes, précise Louis Belenfant, directeur du collectif Vélo Île-de-France. La création de notre réseau donne de la crédibilité aux demandes des associations cyclistes. L’union fait la force pour exiger les conditions de se déplacer en toute sécurité. Il y a urgence ! »
Laure Parny